« Tous les chats sont mortels, Socrate est mortel, donc Socrate est un chat. » (IONESCO, dans Rhinocéros). Voilà ce qu’on appelle un beau sophisme ! Un raisonnement apparemment logique, mais absolument faux. On peut sans mal imaginer la réputation de ceux dont il tire son nom : les sophistes. Et pourtant, les sophistes sont les ancêtres des profs.
Les sophistes doivent en effet leur réputation d’escrocs à Socrate et Platon. Ce dernier les a régulièrement mis en scène dans ses dialogues, écrits au IVe siècle avant J-C. Pourtant, ils étaient largement admirés à leur époque. Les sophistes étaient à la fois des maîtres et des penseurs ayant fait de la transmission du savoir leur profession (des enseignants-chercheurs, en quelque sorte !). Ils donnaient des cours payants à l’élite de la jeunesse grecque pour en faire de futurs citoyens engagés dans la politique de la cité. Au programme : astronomie, géométrie, musique, mais aussi éloquence, argumentation… Les sophistes se concentraient surtout sur les connaissances utiles pour gouverner. Plus largement, la finalité de l’Éducation ? S’adapter à son environnement, renforcer sa position sociale…